Karijini National Park

On quitte Exmouth en rêvant encore des requins baleines… Direction, Karijini national park!

Deuxième plus grand parc national de l’Australie de l’Ouest, Karijini est situé dans les terres. Il nous faut donc une longue route pour l’atteindre, environ 600km d’Exmouth jusqu’à la ville de Tom Price, dernière grande ville avant le parc. Après avoir fait le plein de nourriture (pour nous) et le plein d’essence (pour Félicie), nous pouvons enfin nous rendre dans Kariniji.

Et croyez nous… c’est de toute beauté !

Le parc national de Karijini est connu pour ses montagnes aux roches rouges écarlates. Cela est dû à la présence de fer dans les roches!.

Petit topo géologique !
Les roches de Karijini sont des roches sédimentaires : Elles se sont formées dans le fond des océans il y a fort fort longtemps, 2,5 milliards d’années (Eh oui, des vieilles dames ces roches!). Il y avait à cette époque beaucoup de fer dissous dans l’eau des océans. A cette même époque, des bactéries (cyanobactéries pour être précise) ont colonisé les océans. Elles sont très importantes ces bactéries, parce que ce sont elles qui ont transformé le CO2 en oxygène, d’abord dans les océans, puis dans les airs une fois que les océans étaient saturés en oxygène. C’est grâce à ces supers bactéries que la vie sur terre à pu se développer. Merci merci! Revenons-en à nos océans: le fer dissous dans l’eau s’est associé à l’oxygène, ce qui a permis sa précipitation (passage à l’état solide). Le fer précipité s’est ensuite déposé dans le fond des océans, parmi les sédiments déjà présents.  Suite à un mouvement tectonique, ces roches se sont retrouvées exposées à l’air libre. Vous avez tous observé ce que fait un objet en fer à l’air libre ? Il rouille. Eh bien les roches c’est pareil ! Le fer contenu dans les roches s’oxyde au contact de l’oxygène, donnant la teinte rouge à la roche.
Les roches présentes à Karijini sont marneuses : elles sont constituées d’un matériel très fin. Du coup, l’érosion de la roche produit une poussière rouge, que les australiens appellent la Red Dirt. Et cette red dirt à la capacité de se faufiler partout ! Un peu comme les confettis de la fête des vendanges de Neuchâtel, on la retrouve encore quelques années après dans ses affaires ! On serait d’ailleurs même pas étonnées qu’Amandine en ait ramené un peu en France!!. Merci les collègues infirmières pour les lingettes, ca a bien servi !! Mais c’est aussi cette red dirt qui donne toute sa magie au Parc de Karijini…

Nos premières excursions de déroulent à Dales Gorge, situés juste à côté de notre camping. C’est un coin plutôt touristique. Les chemins de promenade longent la rivière jusqu’à une chouette cascade, nommée Fortescue Falls. Un peu plus haut, on trouve également Fern Pool qui vaut le coup d’oeil. En se promenant dans les gorges, on trouve une dernière ”pool”, nommée Circular pool. Celle-ci était un peu moins visitée par les touristes, et la végétation sur place lui donnait un petit air Feng-shui plutôt sympa. Niveau baignade en revanche, on repassera ! La température de l’eau devait être autour de 15°C. Il y a que Pascale qui a réussi à y mettre les jambes, et apparement, c’était bien assez !

Le soir, au camping, on est allées à une petite présentation sur les étoiles, proposée par Phil, un australien passionné d’astronomie. Accueillies par la musique de Star trek (aahh l’humour australien), on se croyait presque au cinema ! Phil nous a montré les différentes constellations présentes dans le ciel de l’hémisphère sud (complètement différent de celui de l’hémisphère nord !! La grande ourse, tu peux la chercher un moment!!). Il y a une constellation très utile pour les australiens : Elle s’appelle Southern Cross. A l’aide de Centaure et son accoloyte, et de la Southern Cross, il est possible de retrouver le sud géographique. Plutôt utile non ? Ce soir là, nous avons également vu les constellations du Scorpion, de la Vierge, du Sagittaire et du capricorne. Il y avait également 3 téléscopes orientés vers les planètes présentes dans le ciel : On a vu Saturne et Jupiter !! Et ça vaut son pesant de cacahuète !!

Le lendemain, direction Knox Gorge. Pour y accéder, il a fallu faire un petit bout en Félicie tout terrain : La route n’était pas goudronnée, mais Coline a piloté comme un chef entre les cailloux et les trous pour nous amener à bon port. Et ça valait le coup ! Beaucoup moins touristique, et bien plus belle que Dales Gorge, Knox Gorge est un petit coin de paradis. Le sentier longeait la rivière jusqu’à ce que la gorge se ressert. Le contraste entre les roches rouges/oranges et la rivière verte était superbe ! Les photos parlent d’elle-même…

Pour notre dernier jour à Karijini, on fait pas les choses à moitié : Ascension du Mont Bruce ! Enfin ”Ascension”. Une petite randonnée de 2h (dénivellé 450m) pour arriver au sommet. Une fois en haut, on trouve un sacré panorama sur les montagnes du parc…mais aussi sur les mines de fer présentes dans la région.

 

Héé oui, paradoxalement, juste à côté du parc national de Karijini (zone de préservation de la faune et la flore), se trouvent plusieurs sites miniers, de taille assez importante. Ces derniers exploitent le fer présent dans les roches rouges de Karijini. Nous avons pu visiter une mine, et comment vous dire, c’est plutôt impressionnant… de part la taille de l’open pit (le gros trou où la roche est exploitée) mais aussi par les infrastructures mises en places pour l’exploitation. Quelques chiffres pour vous en faire une idée :

  • Production annuelle en 2008 : 28 millions de tonnes, juste pour la mine à Tom Price. Pour l’ensemble de l’Australie, la production était de 318 millions de tonnes en 2015. Et la production ne cesse d’augmenter…
  • Vous voyez les gros trucks utilisés pour transporter le minerai dans la mine, he ben la benne à l’arrière peut contenir ”juste” 240 tonnes de minerai. Quant à la consommation en gasoil, ces machines possèdent un réservoir de 4500 litres (il faut 30 minutes pour faire le plein…), et elles utilisent 30L pour faire… 1km ! Et, il y avait environ 25 de ces trucks dans la mine que nous avons visitée. On vous laisse faire le calcul pour la facture en diesel…
  • Bon il y a aussi les supers pelles mécaniques, avec des godets d’une capacité allant de 15 à 21m3…. leur réservoir de gasoil fait 7450 litres…
  • Le minerai est trié en fonction de sa teneur en fer :
    • si elle contient plus que 60% de fer, il est considéré comme riche en Fer
    • entre 50% et 60%, il est ”pauvre” en Fer
    • en-dessous de 50%, il est considéré comme déchet, il n’est donc même pas traité, et est entreposé sous forme de gros tas dans un coin de la mine…
  • Le minerai subit ensuite divers traitements : Concassage, Centrifugeage, lessivage, le but étant de séparer les impuretés du minerai, et de le rendre plus facile au transport.
  • Après traitement, le minerai est transvasé dans des wagons puis acheminé vers la côte par transport ferroviaire. Les trains font en moyenne 2,5km de long, soit 236 wagons, transportant chacun environ 120 tonnes de minerai… Ca en fait du caillou!!
  • Dans les ports côtiers, le minerai est enfin transvasé dans de gros cargos, qui achemine ensuite tout ça vers la Chine, principal importateur du Fer australien.

Ca donne le tournis tous ces chiffres hein ?! Une belle prise de conscience de l’énergie déployée pour produire les matières premières nécessaires à notre quotidien. Ca donne de quoi réfléchir un peu sur notre société de consommation…

Bref, on arrêtera ici le passage Nicolas Hulot du jour, pour revenir une dernière fois sur la beauté du parc de Karijini. Surement un des plus beaux endroits que nous avons visité jusqu’ici en Australie.

Nous repartons en direction de Karratha, pour qu’Amandine puisse prendre son avion pour rentrer en France. Quant à nous, on continue la route à nouveau à deux, et toujours en direction du nord ! Maintenant qu’on sait comment trouver le sud par les étoiles, on devrait pas se perdre !!

See ya !

4 thoughts on “Karijini National Park”

  1. Hello,
    Si j’ai bien compris, Coline, tu vas être au top à ton retour pour conduire l’ambulance sur les pistes ensablées de l’hippodrome…;-)
    Merci de partager cette aventure avec ces textes intéressants écrits avec humour!!
    Bises
    Gg

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  2. A nouveau un très bel épisode à suivre et la géologue s’est lâchée !!! Merci Pascale j’ai appris plein de choses ! Votre blog est très vivant les filles, belle suite pour vos aventures.
    Bisous à toutes les deux.
    Dominique

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